L'Europe "à la ramasse". La France aussi.

Publié le par Mouvement Démocrate Ovillois

http://www.lematin.ch/files/imagecache/230x180/dossiers/c3467d5_0.jpgLe mauvais duo de la nouvelle Commission Barroso et du Conseil des Ministres européens des Affaires Etrangères (en photo ici le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos lors d'une conférence de presse le 18 janvier 2010 à Bruxelles avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton) a de quoi indigner.

La gestion de l'aide à Haïti, premier grand test pour les nouvelles institutions européennes, est disons le tout net d'une nullité affligeante. Aucune coordination, chaque Etat membre avançant en ordre dispersé de manière à se faire mousser devant ses propres médias, et reste d'une parfaite inefficacité face à l'imposante machine mise en branle par les Etats-Unis après le séisme.

Mercredi à Paris, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Axel Poniatowski, a jugé à juste titre "pathétique" la réponse européenne au séisme. Et au Parlement européen, le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, a tardivement appelé l'Europe à être "à la hauteur" dans l'aide à Haïti. Lui, et Mme Catherine Ashton, le tout nouveau chef de la diplomatie européenne, sont au centre des critiques.

 

Aucun représentant de l'Union Européenne, notamment la Britannique précitée, ne s'est déplacé là-bas. Aucune force militaire appuyant les associations humanitaires et caritatives ne s'est mise en manoeuvre. Seul  e secrétaire d'Etat français au Développement Alain Joyandet est allé là-bas, pour faire de l'esclandre parce que les américains avaient plus urgent à faire qu'à faire atterrir son avion et lui sortir le tapis rouge, et pour dire que l'Etat français payerait  - on se demande bien pourquoi - le transport des enfants adoptés une fois que leurs dossiers (actuellement  enterrés sous une tonne de gravas) seraient régularisés.

 

Personne ne s'étonne qu'au huitième jour après le séisme qui a fait 200.000 morts et qui a détruit tout le pays, l'aide humanitaire ne soit pas encore concrètement arrivé à la capitale Port-Au-Prince, qui survit et soigne ses nombreux blessés et malades selon le système D, selon les reportages diffusés ce soir même à l'émission "Envoyé Spécial"  de France 2.

 

Madame Ashton a rétorqué qu'elle avait  été notamment été prise au dépourvue par la proposition du président français Nicolas Sarkozy d'organiser une conférence internationale de donateurs au lendemain du séisme. Pour être plus efficace dans l'urgence, les Européens avait besoin d'une "force humanitaire de réaction rapide", a alors répondu le nouveau président permanent de l'UE, le Belge Herman Van Rompuy lors de son audition mercredi dernier devant le Parlement Européen. 

 

Et de nombreux eurodéputés, dont Marielle de Sarnez et le groupe des Démocrates et Libéraux Européens, lui ont alors rappelé  qu'une proposition en ce sens avait déjà été faite en 2006 , à l'initiative de l'ex-commissaire européen Michel Barnier (soyons fair play de le reconnaître). Mais cette idée n'avait jamais été mise en oeuvre parce que les Etats européens "n'avaient pas voulu l'appliquer, soyons clairs", leur a répondu le président de la Commission José Manuel Barroso qui reconnaît qu'il "faut en faire plus en termes de cohérence dans l'action externe humanitaire de l'UE". Mais, a-t-il ajouté, "l'important n'est pas de savoir qui va ou ne va pas en Haïti".

 

"L'important c'est la solidarité financière", a-t-il ajouté, le Barroso. Voyons voir  de quelle solidarité financière il s'agit.

 

Il aura en effet passé un temps fou, le Barroso, ces derniers temps, à pousser la candidature de sa candidate bulgare, Rumiana Jeleva, poursuivie dans son pays pour de nombreuses affaires de corruption, au poste très sensible de commissaire européen à l'aide humanitaire qui implique une intégrité particulière,. Rumiana a été finalement contrainte de jeter l'éponge face à l'opposition du Parlement Européen.

 

Il pousse maintenant la candidature d'une autre bulgare, Kristalina Georgieva, actuellement vice-présidente de la Banque Mondiale au rôle tiers-mondiste controversé, au même poste.

 

Barroso a le goût bulgare pour l'aide humanitaire, ce qui est quand même curieux.

 

Pendant ce temps en France, François Bayrou fait reculer Proglio, lequel finalement renonce, selon une déclaration de  ce jour à la presse, à cumuler ses colossaux salaires et avantages financiers tirés de ses entreprises Véolia et EDF.

 

Veolia et EDF, deux entreprises publiques ou parapubliques visiblement initiées dans l'art du mandarinat et des réseaux d'intérêts privés qui gangrènent  l'économie du pays, à l'aulne de l'influence de certains hommes politiques en relation  très proche avec Veolia, comme le Sénateur-maire Cambon, Vide Président de l'opulent  syndicat des eaux IDF (SEDIF), anciennement chargé du dossier (convoité) de la formation professionnelle à la région Ile de France du temps de Monsieur Girault (condamné pour corruption dans l'affaire des marchés publics des  lycées d'Ile de France) et de Monsieurs Santini, actuel Président du Sedif,  (qui semble avoir sérieusement maille à partir avec la Justice en ce moment) et dont le Président Sarkozy a été contraint de se débarrasser en le bombardant chef de file du département 92 aux prochaines élections régionales en Ile de France (ben voyons ...).

 

Mais la presse officielle se taira tout cela. Cette corruption que nous avions connue sous Mitterrand et Chirac se reproduit encore.

 

Haïti n'est pas loin, finalement.

 

 


François Bayrou sur France Inter invité hier aux Questions du Mercredi

  Nomination et rémunération d'Henri Proglio : "une offense faite aux principes élémentaires de la démocratie", pour François Bayrou

 

 

 

 

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P
<br /> Bonjour,<br /> Je fais partie de vos lecteurs assidus et inconditionnel dans "Marianne" et tiens à vous féliciter pour votre honnêteté, droiture, courage personnel et politique à travers toutes vos<br /> publications.<br /> J'ai regretté un temps l'absence de vos interventions de votre hebdomadaire et craint un départ éventuel.<br /> Je suis personnellement un "autodidacte" ayant quitté l'école à 17 ans. Je n'ai pas et de loin votre culture littéraire, mais je suis capable de vous lire; sauf dans quelques articles passés, dont<br /> le contenu tellement denses, d'un débit tel que j'éprouvais de grandes difficultés à suivre le schémas. Mais heureusement, votre chronique de ces dernières semaines me conviennent parfaitement.<br /> Un reproche: (mais en êtes-vous responsable ?) l'augmentation progressive de publicité dans Marianne....<br /> Je vous prie de croire à mon entière confiance quant à la suite de votre participation et vous souhaite toute la santé qu'il convient d'avoir en de telle circonstance.<br /> Recevez mes cordiales salutations<br /> Pierre JEANNINGROS (75 ans)<br /> 25 THISE<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Un grand merci !<br /> <br /> <br />