Hommage à Jean-Louis Bourlanges

Publié le par Mouvement Démocrate Ovillois

Avant qu’il ne soit trop tard car nous avons reçu des informations préoccupantes à son sujet, je souhaite à mon modeste niveau rendre  de son vivant un très grand hommage à Jean-Louis Bourlanges, ex député européen et ex-vice-président de l’UDF.
 

Un esprit libre au sens véritable du terme, ouvert, érudit, clairvoyant, souvent cinglant, sans complaisance, profondément libéral, profondément européen mais qui peu à peu ne comprenait plus son propre pays, la France et désapprouvait l'attentisme européen.


J’ai été à ce titre en coulisse l’un des témoins directs de sa rupture avec François Bayrou lors des présidentielles.


Jean-Louis avait compris les limites du monde politique et ne croyait pas au centre indépendant que voulait François Bayrou. Jean-Louis est parti, après nous avoir dit fébrilement adieu au terme d'un discours pathétique lors du dernier conseil national UDF (car il avait compris que nous ne le comprenions plus) qu'il a dû interrompre en faisant un malaise devant nous tous.
 
Bourlanges appelait à voter Sarkozy sans fondamentalement y croire, résigné qu’il était. Il l’a fait savoir officiellement.

François Bayrou, convaincu de sa destinée, a ensuite entrepris à nos risques et périls sous l'influence de Marielle de Sarnez  un combat personnel contre le chef de l'Etat qui s'est révélé trop "subjectif". Il fallait pourtant attaquer objectivement ce dernier non pas sur son profil ou son caractère, ni même sur ses coups de cymbale, mais sur ses incompétences profondes qui aboutissent dans le temps à ruiner notre pays, à le diviser socialement et à le saccager politiquement.

Dans le même temps, Jean-Louis a quitté en plein exercice son mandat de député européen parce que, selon l’interview paru dans le Monde à cette époque (cf. lien ci-dessous), il ne voulait plus défendre ces institutions européennes "avec leur mauvaise graisse", ni cette Europe qui "faisait semblant de faire de la politique" et qui délaissait en catimini ses prérogatives à des chefs d’Etats plus soucieux de leurs carrières qu'autre chose. 

Il attaquait en premier lieu à ce titre les dirigeants de la France et de l’Allemagne, les Chirac, Schröder, Merkel, Sarkozy, plus coupables à ses yeux de tirer la couverture à eux en instrumentalisant leurs partis politiques dans des manoeuvres corporatistes à courte vue ... Il leur reprochait leur manque d'ambition commune et leur incapacité à défendre efficacement nos intérêts contre ceux les plus inquiétants des dirigeants de la Russie, des Etats Unis, du Moyen-Orient, de l'Inde et de la Chine. En écrivant cela, il visait aussi le député actuel de notre circonscription, Monsieur Lequiller, dont le bilan politique, y compris sur le volet européen (qui est lui pourtant aussi cher que ses cocktails), reste globalement des plus médiocres. 


Cet  homme politique qui, trop souvent seul contre tous, avait défendu le TCE comme un lion. J’ai le souvenir d’un débat avec le radical Emmanuelli (PS) sur France Inter, ce dernier terrassé en cinq minutes par une argumentation concise et implacable soulevée d’entrée de jeu par notre homme. 

Jean-Louis était devenu un centriste résigné qui ne croyait plus en la politique.

Il a eu l’honnêteté de ne pas se cramponner à son poste pour toucher la rente. Il a eu le courage de partir.

C’était un aristocrate européen, un vrai seigneur de la guerre.

Unique.

Droit.

Et devenu triste.


Chapeau bas quand même, Monsieur Bourlanges.

 
Quelques liens :

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2361209&rubId=25692
http://www.lemonde.fr/europe/article/2007/12/01/jean-louis-bourlanges-l-europe-fait-semblant_984823_3214.html
http://www.eurosduvillage.eu/Jean-Louis-Bourlanges-quitte-le,1088

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